Le procès de Raoul Weil est surement la nouvelle la plus attendue cette semaine. L’ancien banquier, âgé de 54 ans, est apparu souriant et détendu ce mardi. Désigé comme le cerveau d’une fraude qui a permis à de riches Américains de cacher quelque de 20 milliards de dollars (14,7 milliards d’euros) au fisc. A l’ouverture de son procès à Fort Lauderdale en Floride, l’ex-banquier suisse s’est entouré de ténors du barreau pour préparer sa défense et pour échapper à une peine de 5 ans de prison et d’une amende de 250 000 dollars.
Avec ses 4 millions de pages amassés au cours de l’enquête, l’affaire parait complexe. Placées sous scellés pour la plupart, on pense qu’une faible partie de ces documents concerne l’ex numéro 3 de UBS. Toutefois, il y a la présence des témoins importants qui peuvent être appelés à la barre à tout moment par le procureur Mark Daly. Parmi les témoins potentiels, il y a Bradley Birkenfeld, un ancien employé d’UBS qui a touché 104 millions de dollars de récompense pour avoir dénoncé l’affaire, Hans-Ruedi Schumacher, lui aussi ancien de la banque sera le premier à témoigner contre Raoul Weil ou encore Martin Liechti. Ce dernier est l’ex-bras droit de Raoul Weil à la banque suisse UBS. L’issue du procès semble dépendre du duel de crédibilité entre ce personnage et son ancien patron à l’UBS. Échappé des poursuites pénales en acceptant de collaborer avec les autorités américaines en juillet 2008, il est tenu de témoigner à chaque demande du tribunal.
La possibilité de reporter le procès :
Vendredi dernier, la défense a déposé une autre motion pour prier le juge d’annuler l’inculpation de son client. Le juge ne s’est pas encore prononcé sur le sujet. Les avocats de Raoul Weil misent tout sur le refus du gouvernement américain de garantir l’immunité aux témoins de la défense. C’est seulement la semaine dernière que l’ex numéro 3 de la banque UBS a pu obtenir le droit de faire témoigner deux ou trois témoins par vidéoconférence depuis Londres par crainte d’être arrêtés sur le sol américain. Une motion de 25 pages sur le droit de l’ex-responsable de la banque helvétique, dont plus de 5 pages de la norme autorisée par la cour sera exposée d’après un compromis avec la défense et l’accusation si le juge Cohn donne son feu vert à la démarche de la défense.
L’issu d’un procès est encore flou, on peut envisager un report du procès, lors du commencement de la sélection des jurés. L’avocat Douglas Birkenfeld qui n’est que le frère de Bradley Birkenfeld a appuyé que le si le département de la justice américaine (DoJ) ne refuse pas la démarche de la défense, le juge l’autorisera rapidement dès l’ouverture du procès dont le mardi matin. « Si le juge fédéral James Cohn consent la présentation d’une motion de plus de 5 pages que d’habitude du camp Weil, il est certain que la motion sera une requête de classement de l’affaire. Dans ce cas, une demande du report du procès sera nécessaire pour permettre à la cour de se prononcer sur ses arguments »
Brikenfield, le catalyseur de l’affaire Raoul Weil :
Pendant ces 4 semaines, une ombre planera sans cesse sur le procès. C’est celui de Bradley Birkenfield. Il est le déclic qui a soulevé l’affaire UBS aux États-Unis. Détenu à 40 mois en prison en 2009, à cette époque, il a inclus Raoul Weil et Martin Liechti dans l’affaire.
À commencer pour ce mardi 14 octobre à Fort Lauderdale en Floride, les avocats de l’ancien chef de la gestion de fortune d’UBS et le département de justice américaine vont s’opposer sur le cas de Raoul Weil. À son premier procès en décembre de l’année dernière, son avocat, Aaron Marcu avait dessiné sa défense. Il a rappelé à la cour les lourdes responsabilités du banquier en désignant qu’il a plus de 4000milliards de dollars et des milliers d’employés à gérer dans son service par conséquent, il ne serait pas impossible pour lui d’être au courant de se qui se tramait aux États-Unis.
Date : 20.10.2014