Le vote en faveur d’un maintien de Londres au sein de l’Union Européenne marque le pas dans les opinions britanniques. Les derniers sondages publiés dans la presse donnent la sortie du Royaume-Uni de l’U.E. gagnant à 53 %. Comment réagiront les banques de la City ?
Les banques de la City lancent des études de marché pour relocaliser leurs activités :
Après le Brexit du 23 juin prochain, quelle sera la ville susceptible de ravir à la City de Londres le titre de la première place financière en Europe ?
A quelques jours du référendum sur le Brexit, les principales capitales européennes se préparent en vue d’attirer les banques contraintes d’envisager la migration de leurs équipes sur le continent, lorsque le Royaume-Uni quittera l’Union Européenne.
Ce scénario est aujourd’hui d’actualité car il pourrait avoir des conséquences importantes pour la City, à savoir la fin des droits de vendre des produits et services au sein de l’Union Européenne.
Depuis le début de l’année, l’ensemble des banques sises à la City font des études de marché, afin de déterminer qui, de la place de Paris à la place de Francfort, en passant par la place du Grand Duché du Luxembourg, accueillera le mieux leurs banquiers.
La place de Paris actuellement classé en cinquième position :
Il apparaît que sur le plan de l’environnement technique et fiscal, les places de Dublin et du Luxembourg s’imposent.
Les banques HSBC et JP Morgan ont déjà engagé un plan pratique de transfert de certaines de leurs activités de banque au grand bénéfice du Grand Duché du Luxembourg. JP Morgan y a créé, d’ores et déjà, une banque européenne pour lui permettre d’intervenir au sein de la zone Euro et d’y porter ses actifs.
En matière de compétitivité des places européennes, il apparaît que la place financière de Paris n’arrive qu’en cinquième position, loin derrière Dublin, le Luxembourg, Amsterdam et Francfort.
Le risque de saturation des capitales favorites :
Si les 300.000 emplois de la City traitant des opérations boursières en Euros migraient vers le Grand Duché du Luxembourg et vers la place de Dublin, ces deux Capitales seraient rapidement congestionnées.
De surcroit, il sera sans doute difficile de relocaliser vers ces deux capitales des personnels habitués à de hauts standing de vie. Ainsi, il est probable que ces places n’hébergeront que des back-offices et il sera possible de transférer les banquiers de marché vers leur pays d’origine.
C’est là que se joue une course entre les places de Paris et de Francfort.
Paris tente donc actuellement de dérouler le tapis rouge aux banques d’affaires quand Francfort a pour elle un environnement très stable et la proximité de la B.C.E. et du régulateur bancaire européen. Francfort a beaucoup à gagner dans ces transferts de banquiers.
Paris se classe derrière Francfort pour la qualité de ses infrastructures, son environnement fiscal, la gestion des ressources humaines et la réputation.
Quatre champions de la banque d’investissement à Paris :
Paris compte aujourd’hui quatre champions de la banque d’investissement, contre une seule en Allemagne avec de gros bilans en Euros.
Cette position est évidemment sans équivalent sur le continent européen.
Ce qui fait dire à certains analystes qu’il y aurait quelques compensations en cas de Brexit. Les banques françaises pourraient rapatrier une part importante de leurs équipes et accroître ainsi leurs parts de marché au détriment des banques britanniques.
Date: 20.06.2016.