La décision du Conseil National gelant les taux d’intérêts des prêts d’urgence relatifs à la pandémie de Covid-19 pourrait coûter rapidement plusieurs centaines de millions de francs suisses au secteur bancaire helvétique dans un proche avenir.
Sur une période de 8 ans, le changement du taux d’intérêt coûterait ainsi au secteur bancaire jusqu’à 600 millions de francs suisses.
Le Conseil National prolongeait, fin octobre dernier, de 5 à 8 ans, la période de remboursement des prêts Covid-19. Il a aussi décidé que le taux d’intérêt des prêts d’urgence est maintenu à 0% sur huit ans.
Cette mesure vise à éviter que les marges bancaires deviennent négatives, en cas de hausse des taux d’intérêt directeurs.
Si le taux d’intérêt directeur, actuellement de -0,75 %, devait augmenter d’environ 1 point de pourcentage pour atteindre +0,25 %, il pourrait entraîner des coûts supplémentaires de 375 millions de francs suisses sur 5 ans pour les institutions concernées.
Au taux d’intérêt directeur actuel de -0,75%, les banques reçoivent de la Banque Nationale Suisse un intérêt qui couvrent les frais encourus pour les prêts Covid (notamment en bourse).
L’hypothèse selon laquelle, la Banque Nationale Suisse baisserait son taux directeur plus bas encore dans une fourchette négative est envisageable et procurerait ainsi aux banques de la place des revenus supplémentaires.
Selon les dernières statistiques les entreprises suisses ont utilisé 135 418 prêts, tous garantis à 100% par la Confédération Helvétique. Leur montant total s’élève à 13,9 milliards de francs suisses.
En outre, il existe 1130 prêts « Covid-19 Credit Plus » pour un montant de 3 milliards de francs suisses, dont 85 % seulement sont garantis par la Confédération Helvétique.