Le commerce des matières premières lance des projets de développement tous azimuts.
Le commerce de matières premières reste un secteur économique très traditionnel.
Chaque transaction nécessite des dossiers complets sur papier, transitant par la Poste ou par Fax, des vérifications scrupuleuses entre les parties, l’ensemble avec plusieurs devises et entre plusieurs continents.
C’est pourquoi, cette industrie s’intéresse maintenant de près aux technologies de l’information, pouvant apporter des niveaux d’authentification, de sécurité et de traçabilité satisfaisantes dans tous ses métiers.
Les premiers projets de développement tests en ce sens se multiplient aujourd’hui.
Par exemple, en Suisse, selon les estimations du Secrétariat d’Etat à l’Economie (Seco), au moins 500 entreprises travaillent au sein de la Confédération Helvétique dans le secteur des matières premières, incluant le négoce, le fret, les inspections, les contrôles et le financement.
Gagner du temps
Les négociants de ce secteur, particulièrement présents dans l’arc lémanique, ont été les premiers à faire part de leurs innovations :
Mercuria dans le secteur du pétrole, avec une première « proof of concept » (ou démonstration de faisabilité) d’utilisation de la blockchain dans les transactions, en 2017. Cette société suisse pense que la technologie blockchain permettra de passer le titre de l’acheteur à l’expéditeur et au vendeur, en réduisant la paperasserie.
Dans ce secteur économique particulier, les blockchains peuvent être conçues sur mesure.
Récemment, en janvier dernier, Louis Dreyfus et plusieurs autres acteurs annonçait avoir réalisé une première transaction visant des produits agricoles, via une plateforme blockchain. Cette opération permet de suivre une opération en temps réel, d’améliorer ainsi la vérification des données et de réduire favorablement les risques de fraude.
La productivité du travail s’en trouve grandement améliorée : Le temps passé au traitement des opérations est passé de plusieurs heures à quelques minutes !
Des alliances s’opèrent également : Fin 2017, BP, Shell et Statoil annonçait un partenariat avec Mercuria, Koch Supply & Trading et Gunvor. Il s’agira d’un consortium d’un genre nouveau visant à mettre en place une plateforme numérique blockchain sécurisée, en vue de gérer les transactions d’énergie physique.
BNP Paribas a codéveloppé un projet de développement avec trois clients dans le trading.
Le système blockchain permettra de gérer les phases de transit et d’entreposage en incluant toutes les informations requises, comme la quantité de marchandise, la qualité, la provenance…
Au-delà de la blockchain
Le Swiss Research Institute on Commodities (SRIC) a organisé une table ronde sur les « CommoTech », à l’occasion de l’annuel Trading Forum 2018.
Les membres du panel ont souligné que les opportunités ne se résumaient pas uniquement à la blockchain.
L’intelligence artificielle et le Machine Learning disposent d’un fort potentiel, dans l’analyse d’images satellites, fournisssnt des renseignements sur l’état des récoltes futurs ou le niveau mondial des stocks de pétrole.
Ces données ainsi recueillies permettent d’ajuster les prévisions en temps réel, sans attendre des statistiques périodiques.