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L’expatriation, notamment vers Dubaï, séduit de plus en plus de jeunes Britanniques. The Times souligne que ce phénomène en dit long sur le déclin du Royaume-Uni et invite le pays à une remise en question.
Dubaï exerce une étrange fascination sur la jeunesse britannique, observe The Times. Certains reviennent de la cité émiratie frappés par le contraste avec leur pays d’origine.
Comme cet ami du journaliste, dont la première visite l’a marqué : là-bas, pas de toxicomanes ni de messages alarmants sur la santé mentale, mais une ville sans pluie, propre, ordonnée et sécurisée, qui pousse inévitablement à la comparaison.
« La ville a tout ce que la Grande-Bretagne n’a pas : l’ordre, l’efficacité, la sécurité. »
Ce choc des contrastes est d’autant plus frappant que Dubaï, encore un simple désert il y a soixante-dix ans, attire aujourd’hui un nombre croissant de jeunes talents britanniques. Selon John Mason International, le nombre de citoyens britanniques souhaitant s’installer aux Émirats a augmenté de 420 % en cinq ans.
L’absence d’impôts, un coût de la vie plus abordable, la présence de médecins et infirmiers britanniques ayant travaillé pour le National Health Service (NHS), ainsi que des services publics entièrement digitalisés : autant d’atouts qui pèsent face aux difficultés économiques du Royaume-Uni, notamment le coût du logement.
Résultat, de plus en plus de jeunes envisagent leur avenir ailleurs : d’après une étude YouGov, 30 % des 18-24 ans souhaitent quitter le pays, tandis que 50 % des diplômés y songent également.
Cela représente « la moitié du pays », bien au-delà des ultra-riches cherchant à fuir les nouvelles mesures fiscales du gouvernement travailliste.
Certes, Dubaï traîne une réputation de ville excessive, dominée par le luxe et le superficiel. « Vulgaire ou clinquante, Dubaï serait critiquée comme Las Vegas en son temps », écrit le journaliste.
Pourtant, cela ne l’empêche pas de s’imposer comme une destination privilégiée pour l’expatriation britannique, au moment où le Royaume-Uni traverse une crise de confiance profonde, à laquelle aucun parti politique ne parvient à répondre.
Les élites qui méprisent Dubaï pour son ostentation feraient bien de se remettre en question, insiste le quotidien : « Si vous continuez à penser que Dubaï est vulgaire, je vous suggère de visiter le centre-ville de Manchester un samedi soir. » L’Angleterre populaire n’est pas si différente, elle a juste « moins d’argent et moins d’assurance ».
En réalité, cette fuite vers Dubaï reflète des problèmes bien plus profonds liés aux valeurs et aux institutions britanniques.
Face à un système de redistribution paralysé, des services publics en déclin et un pays vieillissant, les jeunes talents préfèrent quitter une morosité ambiante pour s’ouvrir à de nouveaux horizons.
